Washington presse Kiev alors que les négociations avec Moscou s’enlisent
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé jeudi que Washington continuait d’exiger de « grandes concessions » de la part de l’Ukraine dans les discussions visant à mettre fin à la guerre avec la Russie — notamment un retrait ukrainien du Donbass, région où se concentrent les combats.
Selon lui, les deux points les plus sensibles restent le contrôle de la région de Donetsk et le statut de la centrale nucléaire de Zaporijjia, occupée par les forces russes.
En contrepartie, la proposition américaine prévoit un retrait russe des régions de Soumy, Kharkiv et Dnipropetrovsk, tandis que Moscou maintiendrait sa présence dans celles de Kherson et Zaporijjia.
Frustration à Washington
La Maison-Blanche a fait savoir que Donald Trump se disait « extrêmement frustré » par le rythme des discussions. « Il en a assez des réunions qui n’ont d’autre but que de se réunir. Il veut des actes », a déclaré sa porte-parole Karoline Leavitt, soulignant que le président américain souhaite un accord « au plus tôt ».
Le plan proposé par les États-Unis il y a près de trois semaines est désormais étudié séparément par Kiev et Moscou. Une version mise à jour par les Ukrainiens a été transmise à Washington, alors qu’un émissaire américain s’est rendu récemment au Kremlin pour présenter le document en quatre volets.
Territoires et consultations populaires
M. Zelensky a assuré qu’aucune décision territoriale ne pourrait être prise sans une consultation populaire, par « élection » ou « référendum ». Il s’est également dit prêt à organiser une présidentielle si les États-Unis et les Européens garantissaient la sécurité du scrutin.
Un contexte défavorable pour Kiev
L’Ukraine traverse une période délicate :
- la présidence est fragilisée par un scandale de corruption,
- l’armée est en retrait sur la ligne de front,
- la population subit de nouvelles coupures de courant causées par les frappes russes.
Une note positive est toutefois venue de l’Union européenne : les 27 ont levé un obstacle à l’utilisation des avoirs russes gelés pour soutenir l’Ukraine, en pérennisant les sanctions qui permettent leur immobilisation.
Situation sur le terrain
À Kiev, une explosion attribuée à un « attentat » a tué un membre de la garde nationale et blessé quatre personnes.
Sur le front est, Moscou a affirmé avoir pris Siversk, dans la région de Donetsk, une annonce contestée par le commandement ukrainien qui parle de « petits groupes » russes tentant de s’infiltrer dans la ville. La Russie revendique ces dernières semaines plusieurs gains territoriaux.
Parallèlement, la « coalition des volontaires » réunissant des soutiens de Kiev a tenu une visioconférence dédiée au plan américain. Selon Londres, il s’agit d’un « moment charnière pour l’Ukraine, son peuple et la sécurité de l’ensemble de la région euro-atlantique ».



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