Trois femmes revenues de Syrie condamnées à des peines de 10 à 13 ans de prison
La cour d’assises spéciale de Paris a condamné, vendredi 26 septembre, trois Françaises parties rejoindre l’organisation État islamique (EI) en Syrie, à des peines de prison allant de 10 à 13 ans.
Parmi elles figure Jennyfer Clain, 34 ans, nièce des frères Clain — figures emblématiques de la propagande djihadiste francophone. Elle a été condamnée à 11 ans de réclusion criminelle, une peine inférieure aux 13 ans requis par le Parquet national antiterroriste (PNAT).
Sa belle-mère, Christine Allain, 67 ans, a écopé de la peine la plus lourde : 13 ans de prison, avec une période de sûreté fixée aux deux tiers. Le parquet avait requis 15 ans.
La troisième accusée, Mayalen Duhart, 42 ans, également belle-fille de Christine Allain, a été condamnée à 10 ans de prison. Le mandat de dépôt prendra effet ultérieurement, comme l’avait requis le parquet.
Les trois femmes, parties en 2014 avec leurs enfants pour rejoindre l’EI, avaient vécu en Syrie jusqu’à leur arrestation en 2019. Elles ont également été condamnées à un suivi socio-judiciaire de huit ans.
« Je suis responsable »
Lors de l’audience, Jennyfer Clain a présenté des excuses « sincères et profondes » à toutes les victimes du groupe terroriste, en France comme au Moyen-Orient. Son avocat, Me Guillaume Halbique, a salué une décision « équilibrée », notant que l’absence de période de sûreté permettrait d’envisager une demande de remise de peine. Il a précisé que sa cliente ne comptait pas faire appel.
De son côté, Mayalen Duhart a affirmé devant la cour : « Je ne suis pas une victime. Les victimes, ce sont les autres, ceux que l’organisation à laquelle j’ai appartenu a torturés, massacrés : je suis responsable. »
Le procès, ouvert le 15 septembre, s’inscrivait dans le cadre du retour et du jugement en France des femmes ayant rejoint l’État islamique, un enjeu judiciaire et politique majeur depuis la chute du califat en 2019.



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