République tchèque : le milliardaire Andrej Babis de retour au poste de Premier ministre

En République tchèque, Andrej Babis, milliardaire et vainqueur des législatives d’octobre, a été officiellement nommé Premier ministre ce mardi matin. À 71 ans, l’homme d’affaires — qui a déjà dirigé le gouvernement entre 2017 et 2021 — s’apprête à former une coalition avec plusieurs petits partis xénophobes et eurosceptiques, suscitant de fortes inquiétudes en Europe centrale.

Crainte d’un « front populiste » avec la Hongrie et la Slovaquie

Le retour au pouvoir d’Andrej Babis alimente les craintes d’un rapprochement accru entre Prague, Budapest et Bratislava.
Ses alliés politiques en Europe, le Fidesz de Viktor Orbán et le parti de Robert Fico en Slovaquie, entretiennent des relations étroites avec Moscou, malgré la guerre menée par la Russie en Ukraine.
Au Parlement européen, le mouvement ANO de Babis siège d’ailleurs aux côtés du parti d’Orbán, renforçant les inquiétudes quant à l’émergence d’un nouveau bloc populiste à Bruxelles.

Durant sa campagne, Babis a multiplié les provocations, allant jusqu’à porter une casquette rouge inspirée du slogan trumpiste « Make America Great Again ».

Des contre-pouvoirs toujours présents à Prague

Malgré ces craintes, plusieurs garde-fous institutionnels demeurent en République tchèque.
La coalition de Babis ne disposera pas de la majorité au Sénat, et le président de la République, Petr Pavel — ancien haut responsable de l’Otan — a insisté lors de la cérémonie de nomination sur la continuité des engagements du pays envers l’Union européenne et l’Alliance atlantique.

Pour ses observateurs comme pour ses opposants, Andrej Babis reste avant tout un pragmatique, davantage homme d’affaires qu’idéologue, même si ses alliances et son discours populiste interrogent quant à l’orientation future de la politique tchèque.

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