Reconnaissance de la Palestine : l’ambassadrice palestinienne en France appelle à des sanctions contre Israël

La diplomatie palestinienne réagit avec prudence et fermeté à la reconnaissance de l’État de Palestine par plusieurs pays européens, dont la France. Hala Abou Hassira, représentante de la Palestine à Paris, a qualifié ce geste de « décision historique », tout en appelant à aller plus loin pour mettre fin à ce qu’elle décrit comme « une occupation et une colonisation ».


Une reconnaissance « historique »… mais insuffisante sans actions concrètes

Dans les bureaux de la Mission de Palestine à Paris, Hala Abou Hassira a salué la décision d’Emmanuel Macron, prise lundi depuis New York en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. Elle a cependant immédiatement souligné le contexte dramatique dans lequel cette annonce intervient : guerre à Gaza, colonisation accrue en Cisjordanie, déplacements forcés de populations palestiniennes.

« On ne peut pas répondre à une occupation, à une colonisation, au nettoyage ethnique et au génocide par des sanctions partielles. Il faut des sanctions complètes », a déclaré l’ambassadrice, réclamant la rupture de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël.


Une ambassade à venir ? La représentation palestinienne reste floue

Malgré la reconnaissance officielle, aucune ambassade palestinienne n’a encore été ouverte en France. L’ambassadrice rappelle qu’il s’agit d’un pas logique à franchir.

« Il est naturel que suite à une reconnaissance, des relations mutuelles soient établies, que des représentations diplomatiques mutuelles soient créées. »

Mais la Mission de Palestine à Paris conserve pour l’instant ce statut transitoire. Emmanuel Macron a en effet conditionné l’ouverture d’une ambassade de France à Ramallah à la libération des otages israéliens encore retenus à Gaza.


Tensions à venir avec Israël et les États-Unis

La reconnaissance de l’État palestinien reste fermement rejetée par Israël. Le gouvernement de Benyamin Netanyahu a promis des représailles, qui pourraient inclure, selon certaines sources, la fermeture du consulat général de France à Jérusalem, un symbole fort dans la diplomatie française au Proche-Orient.

Ce possible geste de rétorsion est attendu après la visite du Premier ministre israélien à Washington la semaine prochaine. Les États-Unis, alliés historiques d’Israël, ont également condamné la décision française, estimant qu’elle pourrait affaiblir les efforts de négociation et envoyer un mauvais signal dans le contexte du conflit actuel.

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