RDC : Washington et plusieurs pays européens demandent au Rwanda et au M23 de stopper leur offensive
Moins d’une semaine après la signature à Washington d’un accord de paix entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, les combats ont repris de plus belle dans l’est de la RDC. Mardi, les États-Unis et plusieurs pays européens ont exhorté le M23 et les Forces de défense rwandaises (FDR) à cesser « immédiatement » leur offensive, alors que les violences provoquent de nouveaux déplacements massifs de civils vers le Burundi voisin.
Dans un communiqué, le groupe de contact pour la région des Grands Lacs (ICG) a appelé le M23 et les FDR à « mettre fin à leurs opérations offensives dans l’est de la RDC, en particulier dans le Sud-Kivu », et demandé au Rwanda de retirer ses troupes du territoire congolais. Les signataires – dont les États-Unis, la France, la Belgique, l’Allemagne ou encore le Royaume-Uni – dénoncent « une escalade significative des combats » qui menace les populations civiles et fait peser « un risque de déstabilisation régionale ».
L’ICG se dit également « particulièrement préoccupé » par l’usage croissant de drones d’attaque et de drones suicide, une évolution qui aggrave la dangerosité du conflit.
Un revers pour l’accord de Washington
Le mouvement rebelle M23, soutenu par Kigali, a réalisé une nouvelle percée en direction de la ville stratégique d’Uvira, sur la rive nord du lac Tanganyika. Cette avancée fragilise l’accord signé jeudi dernier par les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame à Washington, sous l’égide du président américain Donald Trump, qui l’avait qualifié de « miracle ».
La chute éventuelle d’Uvira aurait des conséquences régionales majeures : la ville fait face à Bujumbura, capitale économique du Burundi, distante d’une vingtaine de kilomètres seulement. Sa prise couperait de fait le Burundi de la frontière congolaise, renforçant les inquiétudes autour de l’extension du conflit.
Un front qui se rouvre malgré les pourparlers
Après une relative stabilisation observée depuis mars, les combats repartent à la hausse alors que des discussions diplomatiques étaient en cours depuis plusieurs mois. Le groupe de contact appelle désormais « toutes les parties » à respecter les engagements pris dans l’accord de Washington et à « désamorcer immédiatement la situation ».
Outre les États-Unis, le groupe de contact comprend la Belgique, le Danemark, l’Union européenne, la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suède, la Suisse et le Royaume-Uni.



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