Paris : l’ambassadeur d’Afrique du Sud retrouvé mort au pied d’un hôtel

L’ambassadeur d’Afrique du Sud en France, Nathi Mthethwa, a été retrouvé mort lundi 29 septembre au pied d’un hôtel parisien où il avait réservé une chambre, ont annoncé les autorités françaises. Âgé de 58 ans, le diplomate avait exprimé, la veille, son intention de mettre fin à ses jours, selon un communiqué du parquet de Paris.

La procureure de Paris, Laure Beccuau, a précisé que l’épouse de l’ambassadeur avait reçu un message de sa part peu après 21h30, dans lequel il présentait ses excuses et évoquait clairement son projet suicidaire. Le corps a été retrouvé dans la cour intérieure de l’établissement, situé dans le 15e arrondissement.

Selon les premiers éléments de l’enquête, confiée au premier district de police judiciaire, la fenêtre de la chambre, située au 22e étage, avait été ouverte de force à l’aide de ciseaux retrouvés sur place. Aucune trace de lutte, ni de consommation de médicaments ou de stupéfiants n’a été relevée.

Un parcours marqué par la lutte anti-apartheid

Nathi Mthethwa était une figure politique majeure en Afrique du Sud. Ancien ministre de la Culture (2014–2019), puis des Sports, des Arts et de la Culture (2019–2023), il avait également été un cadre influent du Congrès national africain (ANC), le parti historique de Nelson Mandela. Durant l’apartheid, il avait milité dans la clandestinité et avait été brièvement emprisonné en 1989.

Proche de l’ex-président Jacob Zuma, Mthethwa avait pris ses fonctions d’ambassadeur en France en 2023. Il s’était notamment illustré dans les hommages officiels, comme celui rendu en 2019 au chanteur Johnny Clegg, figure emblématique de la lutte contre l’apartheid.

Réactions officielles

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a salué, dans un communiqué, la mémoire d’un homme ayant « servi la nation tout au long de sa vie, terminée de façon prématurée et tragique ». Le gouvernement a également exprimé sa « profonde tristesse », évoquant une perte ressentie « au sein de la communauté diplomatique internationale ».

L’enquête en cours vise à confirmer les circonstances exactes du décès. À ce stade, les autorités penchent pour un acte volontaire, sans intervention extérieure.