Nucléaire iranien : les Européens activent le « snapback », Moscou et Pékin impuissants à bloquer les sanctions

PARIS/NEW YORK – La France, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont officiellement activé jeudi le mécanisme de « snapback » prévu par l’accord de Vienne de 2015, déclenchant un compte à rebours de 30 jours qui devrait aboutir au rétablissement automatique de toutes les sanctions onusiennes contre l’Iran le 18 octobre. Une décision justifiée par le non-respect répété par Téhéran de ses engagements nucléaires, notamment concernant l’enrichissement d’uranium et la coopération avec l’AIEA.

Un mécanisme « redoutable » conçu pour contourner les veto
Comme l’explique David Rigoulet-Roze, chercheur à l’IRIS, le « snapback » – imaginé en 2015 par l’ancien ministre français Laurent Fabius – fonctionne comme un « veto inversé » : une fois notifié au Conseil de sécurité, il rétablit les sanctions sans nécessiter de nouveau vote, empêchant ainsi la Russie ou la Chine de bloquer la procédure. Un outil conçu spécifiquement pour répondre aux manquements iraniens.

La contre-offensive de l’axe Moscou-Pékin-Téhéran
Dans une lettre commune signée lundi, les ministres des Affaires étrangères russe, chinois et iranien ont dénoncé une décision « juridiquement viciée » et « politiquement destructrice ». Ils ont déposé une résolution au Conseil de sécurité pour prolonger l’accord de six mois, mais celle-ci n’a aucune chance d’être adoptée, les Occidentaux y étant fermement opposés.

Les limites du pouvoir de nuisance russo-chinois
Si Moscou et Pékin ne peuvent empêcher le rétablissement des sanctions, ils disposent de leviers pour en entraver la mise en œuvre :

  • La Russie, qui présidera le Conseil de sécurité en octobre, pourrait perturber la nomination du comité des sanctions
  • Blocage possible des experts onusiens chargés de surveiller l’application des mesures
  • Campagne diplomatique pour saper la légitimité des sanctions

Enjeux stratégiques
Pékin et Moscou ont tout intérêt à protéger Téhéran : la Chine importe discrètement du pétrole iranien, tandis que la Russie utilise des drones iraniens en Ukraine. Le rétablissement des sanctions impliquerait un embargo sur les armes et un contrôle renforcé des exportations pétrolières.

Prochaines étapes
D’ici au 18 octobre, des négociations de dernière minute sont encore possibles, mais les Européens affichent une unité sans faille. Le retour des sanctions onusiennes marquerait un tournant dans la crise nucléaire iranienne et isolerait davantage Téhéran sur la scène internationale.

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