Municipales à Paris : la gauche scelle un accord inédit sans La France insoumise
À l’approche des élections municipales, la gauche parisienne tente de faire front. Aux commandes de la capitale depuis près de vingt-cinq ans, elle redoute un basculement à droite lors du second tour prévu le 22 mars. Face à la candidature de Rachida Dati, ministre de la Culture et figure centrale de la droite parisienne, socialistes, écologistes et communistes ont décidé de présenter une liste commune dès le premier tour. La France insoumise ne fera toutefois pas partie de cet accord.
Après plusieurs semaines de négociations tendues, les partenaires de la majorité municipale sont parvenus à un compromis à trois mois du scrutin. Sous la pression d’une campagne jugée offensive de la part de Rachida Dati, les formations de gauche ont opté pour une stratégie d’union afin de conserver l’Hôtel de Ville.
« Nous avons face à nous une droite populiste et affairiste. Il faut inventer un nouveau récit et faire quelque chose d’historique », a déclaré sur France Info David Belliard, chef de file des Écologistes à Paris. Selon lui, l’union pourrait être incarnée par Emmanuel Grégoire, actuel premier adjoint à la maire de Paris.
Pour les Écologistes, cette décision marque un tournant stratégique. Longtemps, les municipales parisiennes ont constitué un laboratoire politique pour le parti, avec des succès notables lors du scrutin de 2020 à Bordeaux, Strasbourg ou Lyon. Mais aujourd’hui, la situation est plus fragile. « Les Écologistes sont à la peine partout et risquent de perdre plusieurs grandes villes », analyse un cadre communiste parisien, estimant que cette alliance vise avant tout à « sauver les meubles ». Une lecture contestée par les responsables écologistes, qui assurent que cette union est un choix de force et non de faiblesse.
En misant sur une alliance dès le premier tour, les Écologistes évitent également une confrontation directe avec une liste portée par La France insoumise, susceptible de capter une part importante de l’électorat de gauche. Cette stratégie leur permet de consolider leur position et, en cas de victoire, de peser davantage au sein du futur conseil municipal, jusque-là dominé par les socialistes.
Cet accord, présenté comme historique par ses promoteurs, doit encore être validé formellement par les instances des différents partis. Il constitue en tout cas une tentative majeure de la gauche pour conserver Paris face à une droite déterminée à reprendre la capitale.



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