Menaces contre la magistrate ayant condamné Nicolas Sarkozy : Emmanuel Macron dénonce des attaques « inadmissibles »

Deux enquêtes ont été ouvertes après des menaces de mort visant la juge ayant prononcé la condamnation de Nicolas Sarkozy. Emmanuel Macron appelle à une réaction rapide face à ces actes.

Alors que la magistrate du tribunal correctionnel de Paris, à l’origine de la condamnation de Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison, fait l’objet de menaces, l’Élysée est sorti de son silence ce dimanche 28 septembre. Le président Emmanuel Macron a fermement condamné ces agissements, qualifiant les attaques et menaces de mort visant les magistrats d’« inadmissibles ».

« L’État de droit est le socle de notre démocratie », a rappelé le chef de l’État sur le réseau social X (anciennement Twitter). « L’indépendance de l’autorité judiciaire, son impartialité comme la protection des magistrats qui la rendent, en sont les piliers essentiels. » Emmanuel Macron a indiqué avoir demandé aux ministres de la Justice et de l’Intérieur que les auteurs de ces menaces soient rapidement identifiés et poursuivis.

Deux enquêtes ouvertes à Paris

Le parquet de Paris a ouvert deux enquêtes vendredi 26 septembre à la suite de messages menaçants visant la présidente du tribunal. Celle-ci avait prononcé, la veille, une peine de cinq ans de prison ferme contre l’ancien président de la République, avec incarcération à venir, pour financement illégal de campagne électorale dans le cadre de l’affaire libyenne.

Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a également réagi samedi, dénonçant « fermement les menaces et attaques personnelles visant à remettre en cause l’impartialité des magistrats ».

Le rôle du président rappelé par les magistrats

Le Syndicat de la magistrature, classé à gauche, avait critiqué le silence initial du chef de l’État, qualifié d’« assourdissant », estimant qu’Emmanuel Macron, en tant que garant de l’indépendance de l’autorité judiciaire selon l’article 64 de la Constitution, aurait dû réagir plus tôt. Le syndicat a salué le soutien apporté par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, tout en dénonçant la « confusion » entretenue par certains médias entre expression syndicale et exercice impartial de la justice.

« Les magistrat·es ont le droit de s’exprimer à titre syndical sans que leur impartialité ne soit mise en doute dans l’exercice de leurs fonctions », a rappelé le syndicat. « Cibler personnellement une magistrate, c’est attaquer l’État de droit lui-même. »

Gérald Darmanin a pour sa part condamné ces menaces « sans aucune réserve », les qualifiant d’« absolument insupportables en démocratie ».

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