L’UE peine toujours à s’entendre sur le financement de l’effort de guerre ukrainien
L’Union européenne reste dans l’impasse. Depuis plusieurs semaines, les Vingt-Sept n’arrivent pas à trouver un accord sur le financement d’un nouveau prêt de 140 milliards d’euros destiné à soutenir Kiev. L’idée initiale, défendue par la Commission, consistait à garantir ce prêt grâce aux avoirs russes gelés sur le territoire européen. Mais la Belgique, qui concentre l’écrasante majorité de ces actifs, refuse toujours de valider cette option.
Un plan B qui divise
Faute de consensus, la Commission européenne a présenté cet après-midi un nouveau mécanisme de financement, reposant cette fois sur un emprunt commun européen. Une solution qui nécessiterait l’unanimité des États membres. Or l’accueil a été pour le moins tiède :
- plusieurs pays souhaitent réduire leur dette et éviter tout nouvel engagement budgétaire,
- et surtout, la Hongrie de Viktor Orbán se dit fermement opposée à cette formule.
Le retour aux avoirs russes gelés… avec la Belgique en obstacle
Face au blocage, Bruxelles revient à sa solution privilégiée : utiliser les avoirs russes gelés comme garantie. Mais la Belgique reste le principal écueil.
Sur les 235 milliards d’euros d’actifs russes immobilisés dans l’UE, 210 milliards sont hébergés sur son territoire. Le gouvernement belge redoute qu’en cas de décision défavorable devant un tribunal international d’arbitrage, il se retrouve seul responsable du remboursement à Moscou — un risque estimé à plus de 20 % du PIB belge.
La Belgique exige des garanties
Le royaume pose donc deux conditions :
- Une mutualisation du risque, afin que tous les États membres s’engagent à partager une éventuelle compensation financière envers la Russie.
- Une participation obligatoire de tous les pays ayant gelé des avoirs russes — y compris la France — pour garantir le prêt.
Selon la Belgique, ces conditions ne sont toujours pas remplies, contrairement à ce qu’avance la Commission. « Nous avons un sentiment de frustration de ne pas avoir été écoutés », a déclaré mercredi Maxime Prévot, ministre belge des Affaires étrangères.
Une impasse durable
À ce stade, aucun compromis ne se dessine. Entre les réticences belges, l’opposition hongroise et la défiance générale envers les nouvelles dettes communes, l’UE peine à trouver une voie pour continuer à financer l’effort de guerre ukrainien.



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