Le sous-marin russe Novorossiysk en difficulté près de Gibraltar : ce que l’on sait

Le sous-marin russe Novorossiysk, de classe Kilo, aurait subi une avarie majeure au large du détroit de Gibraltar, selon des sources relayées par un compte Telegram russe critique du Kremlin, VChK-OGPU. L’incident, non confirmé par Moscou, soulèverait des inquiétudes sérieuses quant à la sécurité de l’équipage et au risque potentiel d’explosion à bord.

Une avarie signalée, des risques d’explosion évoqués

D’après les informations du compte Telegram, souvent bien informé des affaires militaires russes, le Novorossiysk aurait subi une grave avarie liée à son système de carburant, provoquant une fuite importante dans la cale. Le submersible serait désormais exposé à un risque élevé d’explosion, faute de moyens techniques et humains pour effectuer les réparations nécessaires.

Ni les autorités russes, ni les médias officiels n’ont confirmé ces informations. Toutefois, plusieurs observateurs spécialisés ont repéré le sous-marin en surface dans la zone du détroit de Gibraltar le vendredi 26 septembre. Des avions de patrouille maritime américains ont également été observés en vol stationnaire dans cette région stratégique, selon des sources OSINT (renseignement en sources ouvertes).

Un sous-marin moderne mais peu sophistiqué

Mis en service en août 2014, le Novorossiysk appartient à la classe Kilo, une série de sous-marins diesel-électriques développés par la Russie à partir des années 1980. Ces submersibles sont conçus pour des missions côtières et peuvent embarquer des missiles de croisière Kalibr, des torpilles et des mines.

« Ce sont des sous-marins relativement récents, mais pas très perfectionnés. Ils ont été conçus pour la production de masse, non pour intégrer les technologies les plus avancées », explique Alexandre Vautravers, expert en stratégie navale et rédacteur en chef de la Revue militaire suisse.

Que faisait le Novorossiysk dans le détroit de Gibraltar ?

Selon le compte VChK-OGPU, le sous-marin était en « mission de combat ». Un terme à prendre avec précaution, car ce type d’opération désigne souvent des missions de renseignement ou de transport discret de personnel ou de matériel.

Le détroit de Gibraltar est un point de passage hautement stratégique, reliant l’Atlantique à la Méditerranée. Malgré un affaiblissement de sa présence navale depuis le début de la guerre en Ukraine, la Russie cherche à maintenir une forme de projection militaire dans cette région, historiquement dominée par les forces de l’OTAN.

Quel avenir pour le Novorossiysk ?

En l’absence de confirmation officielle, l’ampleur réelle des dégâts reste inconnue. Toutefois, plusieurs experts estiment que la Russie pourrait rencontrer des difficultés logistiques pour remorquer et réparer le sous-marin. Son port d’attache le plus proche étant Saint-Pétersbourg, un rapatriement de cette ampleur, en pleine tension géopolitique, poserait des défis considérables.

Le recours à une assistance étrangère – notamment d’un pays membre de l’OTAN – semble peu probable dans le contexte actuel.

Un souvenir douloureux : le spectre du Koursk

L’incident ravive le souvenir du drame du Koursk, survenu en 2000, lorsque 118 marins russes avaient péri après une explosion à bord d’un sous-marin nucléaire en mer de Barents. Bien que le Novorossiysk ne soit pas un sous-marin nucléaire, la présence d’armement à bord (missiles ou mines) pourrait aggraver les conséquences d’un accident majeur.

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