Le Pentagone ouvre une enquête contre le sénateur démocrate Mark Kelly pour avoir appelé l’armée à désobéir aux « ordres illégaux »
Le Pentagone a annoncé lundi 24 novembre l’ouverture d’une enquête à l’encontre du sénateur démocrate de l’Arizona, Mark Kelly, menaçant l’ancien pilote de la marine et astronaute de possible cour martiale. Cette décision intervient après que l’élu ait encouragé les militaires à refuser les « ordres illégaux » émanant de la Maison Blanche.
Dans un communiqué publié sur X (anciennement Twitter), le ministère américain de la Défense a indiqué avoir reçu de « graves accusations » concernant la conduite du capitaine Mark Kelly, retraité de l’US Navy. Un examen approfondi de ces accusations a été lancé, conformément aux règles de la justice militaire, afin de déterminer les mesures à prendre. Ces mesures pourraient inclure un rappel au service actif pour une cour martiale ou d’autres actions administratives.
De son côté, Mark Kelly a dénoncé une tentative d’intimidation. Le sénateur, élu en 2020 et ancien pilote de chasse avec 39 missions de combat durant la première guerre du Golfe, ainsi qu’astronaute et pilote de navette spatiale pour la NASA, a déclaré :
« Si cette enquête a pour but de m’intimider et d’empêcher d’autres membres du Congrès de faire leur travail et de tenir cette administration responsable, cela ne fonctionnera pas. J’ai trop donné à ce pays pour être réduit au silence par des petites brutes qui se soucient davantage de leur propre pouvoir que de protéger la Constitution. »
« Vous pouvez refuser les ordres illégaux »
La polémique remonte à la semaine dernière, lorsque Mark Kelly et d’autres élus du Congrès ayant servi dans l’armée ou les services de renseignement ont publié une vidéo appelant les militaires et agents du renseignement à refuser les ordres illégaux. Dans leur message, ils dénonçaient les menaces pesant sur la Constitution, qu’elles viennent de l’étranger ou de l’intérieur du pays.
Cette intervention a provoqué une vive réaction de la Maison Blanche. Donald Trump a qualifié la démarche de « comportement séditionnaire, passible de la peine de mort », tandis que ses alliés ont appelé à des sanctions contre les élus. Le ministre de la Défense, Pete Hegseth, fidèle soutien de l’ancien président, a jugé la vidéo « abjecte, dangereuse et erronée », précisant que seul Mark Kelly restait sous la juridiction militaire de son ministère. Selon lui, la conduite du sénateur « jette le discrédit sur les forces armées », et une réponse appropriée sera apportée.
Dans leur vidéo, les élus ne précisent pas les ordres exacts auxquels ils font référence, mais leur critique s’inscrit dans un contexte de tensions autour de l’usage des forces armées. Ces dernières semaines, Donald Trump a notamment ordonné le déploiement de la Garde nationale dans plusieurs villes dirigées par des maires démocrates, et les États-Unis ont mené des frappes dans les Caraïbes et le Pacifique contre des embarcations suspectées de transporter de la drogue, faisant au moins 83 victimes selon les bilans officieux.
Mark Kelly, élu modéré et considéré comme une figure montante du parti démocrate en vue de la présidentielle de 2028, reste au centre d’une controverse qui illustre la polarisation croissante autour du rôle de l’armée dans la politique américaine.



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