Le Danemark interdit tous les vols de drones civils la semaine prochaine pour sécuriser le sommet européen

Le Danemark a annoncé dimanche 28 septembre l’interdiction totale des vols de drones civils sur l’ensemble de son territoire, du lundi au vendredi de la semaine prochaine. Cette mesure exceptionnelle vise à garantir la sécurité du sommet européen qui se tiendra à Copenhague mercredi et jeudi, réunissant les chefs de gouvernement des pays membres.

Depuis le 22 septembre, plusieurs aéroports danois ont été contraints de fermer temporairement en raison du survol par des drones non identifiés. Le gouvernement danois a laissé entendre que la Russie pourrait être impliquée dans ces incidents, une accusation fermement rejetée par Moscou. Par ailleurs, l’armée danoise a signalé la présence de drones au-dessus de sites militaires pour la deuxième nuit consécutive, sans plus de détails sur les conséquences ou la réaction des forces armées.

Le ministre des Transports, Thomas Danielsen, a expliqué que cette interdiction vise à éliminer tout risque de confusion entre drones civils légaux et drones potentiellement hostiles. « Nous fermons l’espace aérien danois aux drones civils afin de faciliter le travail des autorités chargées de la sécurité », a-t-il déclaré, précisant que toute infraction à cette interdiction pourrait être punie d’une amende ou d’une peine de prison allant jusqu’à deux ans.

Les vols de drones militaires, ainsi que ceux opérés par les services de l’État — police, secours, et opérations sanitaires — restent autorisés. La police danoise, en état d’alerte renforcée, a reçu plus de 500 signalements de vols de drones ces derniers jours, dont la majorité n’ont pas présenté de danger réel.

Tensions régionales et vigilance accrue de l’Otan

La Norvège a également ouvert une enquête après des observations inhabituelles de drones près de sa plus grande base militaire d’Orland, où sont stationnés des avions de chasse F-35. En Allemagne, les autorités ont autorisé l’armée à abattre des drones non identifiés après la détection d’un « essaim » au-dessus du Schleswig-Holstein, à la frontière avec le Danemark.

Face à ces incursions, l’Otan a renforcé sa surveillance dans la région de la Baltique. Plusieurs systèmes de renseignement, de surveillance et de reconnaissance, ainsi qu’au moins une frégate de défense aérienne, ont été déployés pour répondre à la menace perçue venant de l’ouest de la Russie.

Ces événements interviennent quelques jours après que le Danemark a annoncé son acquisition d’armes de précision à longue portée, justifiée par la menace que représente, selon Copenhague, la Russie pour les années à venir.

La Première ministre danoise, Mette Frederiksen, a désigné la Russie comme « la menace principale pour la sécurité européenne ». Moscou a fermement nié toute implication dans ces incidents aériens, tandis que la Russie est également accusée d’avoir provoqué une intrusion de drones dans l’espace aérien polonais le 10 septembre dernier, entraînant une mobilisation de chasseurs de l’Otan.