Le Canada mise sur l’Asie pour diversifier ses exportations pétrolières

Le Canada souhaite accroître ses exportations de pétrole vers l’Asie. Jeudi 27 novembre, le Premier ministre Mark Carney a signé avec la province de l’Alberta un accord pour lancer le projet de construction d’un nouvel oléoduc destiné à acheminer le brut vers la côte pacifique. Encore à l’état de conception, cette infrastructure symbolise cependant la volonté d’Ottawa de réduire sa dépendance au marché américain, qui absorbe aujourd’hui 95 % du pétrole brut canadien.

Le futur pipeline doit relier les gisements de l’Alberta à la Colombie-Britannique, d’où le pétrole sera ensuite exporté vers les marchés asiatiques. « C’est un grand jour pour l’Alberta. C’est un grand jour pour le Canada », a déclaré Mark Carney. « Au cœur de cet accord, il y a la priorité d’ouvrir un accès vers l’Asie, ce qui rendra le pays plus fort, plus indépendant, plus résilient et plus durable. »

Cette stratégie de diversification s’inscrit dans la continuité de l’inauguration, l’an dernier, du pipeline Trans Mountain, déjà conçu pour réduire la dépendance énergétique vis-à-vis des États-Unis.

Une orientation énergétique qui interroge la promesse de durabilité

Reste une question centrale : ce projet est-il compatible avec les engagements climatiques du Canada ? Les défenseurs de l’environnement en doutent. Car parallèlement à ce nouvel oléoduc, Mark Carney ambitionne d’augmenter la production nationale de pétrole et de gaz, affirmant vouloir faire du Canada une « superpuissance énergétique ». Une rupture assumée avec la ligne de son prédécesseur, Justin Trudeau.

Pour répondre aux critiques, le Premier ministre met en avant le lancement annoncé du plus grand projet de captage de carbone au monde, une technologie controversée mais présentée par certains experts comme une piste pour réduire les émissions.

La décision provoque déjà des remous politiques. Peu après l’annonce, l’actuel ministre de la Culture — et ancien ministre de l’Environnement sous Justin Trudeau — a présenté sa démission, évoquant une « très grave erreur ».

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