L’Assemblée nationale adopte le budget de la Sécurité sociale pour 2026 après un vote serré
L’Assemblée nationale a validé mardi 9 décembre l’ensemble du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, au terme de deux votes successifs. Le volet « dépenses » a d’abord été adopté par 227 voix contre 86, avant que l’ensemble du texte ne soit approuvé de justesse avec 247 voix pour et 234 contre.
Une hausse de l’Ondam et la suspension de la réforme des retraites
La partie « dépenses » prévoit notamment la suspension de la réforme des retraites et une revalorisation de l’Ondam, porté de 2 % à 3 %, un amendement proposé par le gouvernement afin de sécuriser une majorité.
Longtemps hésitants, les députés écologistes – dont le vote était décisif – ont finalement choisi de s’abstenir, jugeant les recettes insuffisantes et les investissements trop faibles, en particulier dans le secteur hospitalier.
Des positions politiques contrastées
Lors des prises de parole précédant le vote solennel, les critiques ont fusé à droite et à l’extrême droite.
Le président du groupe UDR, Éric Ciotti, a dénoncé un « quoi-qu’il-en-coûte politicien indigne », tandis que le député RN Christophe Bentz a fustigé un texte « socialement injuste et économiquement délétère ».
Du côté de la majorité présidentielle, Pierre Cazeneuve (Ensemble) a reconnu un budget « pas parfait » mais « nécessaire ». À gauche, le président du groupe socialiste Boris Vallaud a défendu « le fruit du compromis républicain », estimant que la France ne pouvait « pas se payer le luxe d’attendre ».
Le Premier ministre salue une adoption sans 49.3
Le Premier ministre Sébastien Lecornu s’est félicité d’une « majorité de responsabilité » obtenue sans recourir au 49.3. Il a salué un projet de loi « solide, utile et protecteur », soulignant que le texte permettait de réduire le déficit de la Sécurité sociale à moins de 20 milliards d’euros, contre 23 milliards attendus cette année.
Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a célébré « une victoire du Parlement », revendiquant un vote « utile aux Français ». Une position vivement critiquée par La France insoumise, qui accuse les socialistes d’un rapprochement avec la majorité.
Des divisions persistantes à droite
À droite, les tensions demeurent. Si 18 députés LR ont voté en faveur du texte, le patron du parti Bruno Retailleau a réaffirmé son opposition, dénonçant « un budget qui n’est pas bon pour la France » et qui ne correspond pas aux « convictions » des Républicains.



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