Guerre en Ukraine : des discussions se poursuivent à Miami, sans confirmation d’une rencontre russo-ukrainienne
Des pourparlers sur une éventuelle issue au conflit en Ukraine se poursuivent ce week-end à Miami, en Floride, sous l’égide des États-Unis. Les discussions portent notamment sur la question sensible des cessions territoriales, abordée séparément par Washington avec les délégations ukrainienne, européenne et russe. Malgré l’évocation par Kiev d’une possible réunion élargie, Moscou a toutefois écarté l’idée d’une rencontre directe à ce stade.
Les échanges sont menés par Steve Witkoff, envoyé spécial de Donald Trump, et Jared Kushner, gendre de l’ancien président américain. Ils reçoivent, d’un côté, des représentants ukrainiens et européens, et de l’autre l’émissaire russe Kirill Dmitriev, arrivé en Floride samedi.
Si aucune table ronde réunissant l’ensemble des parties n’était initialement prévue, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a indiqué samedi que les États-Unis avaient proposé d’éventuelles négociations directes entre Kiev et Moscou. Une telle rencontre serait une première depuis environ six mois.
Au cœur des discussions figure une nouvelle fois la question territoriale, l’un des principaux points de blocage entre l’Ukraine et la Russie. Volodymyr Zelensky a rappelé que son pays ne peut, sur le plan constitutionnel et légal, accepter la cession de territoires. Selon lui, un accord de paix « juste » impliquerait un gel de la ligne de front à son niveau actuel, les populations civiles et militaires restant là où elles se trouvent, y compris dans la région de Donetsk, dont l’Ukraine contrôle encore environ un tiers.
Kiev n’envisagerait pas de reconnaître juridiquement l’annexion des territoires occupés par la Russie, mais chercherait à les récupérer ultérieurement par des moyens diplomatiques. Ces hypothèses restent toutefois conditionnées à l’obtention d’un cessez-le-feu, qui ne paraît pas imminent, souligne la correspondante de RFI à Kharkiv, Emmanuelle Chaze.
De son côté, le Kremlin a affirmé dimanche 21 décembre qu’aucune rencontre tripartite entre les États-Unis, l’Ukraine et la Russie n’était « en préparation ». « Pour l’instant, personne n’a parlé sérieusement de cette initiative », a déclaré le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov, cité par les agences de presse russes.
Kirill Dmitriev a néanmoins assuré que les discussions avec les représentants américains se déroulaient « de manière constructive » et se poursuivaient dimanche. Iouri Ouchakov a précisé qu’il n’avait pas encore pris connaissance d’une éventuelle proposition américaine de règlement du conflit. « Kirill Dmitriev rentrera à Moscou, fera son rapport, et nous déciderons de la suite », a-t-il indiqué.
Ces échanges diplomatiques se déroulent alors que les combats se poursuivent sur le terrain. Dimanche matin, l’aviation ukrainienne a annoncé que la Russie avait lancé environ 95 drones kamikazes durant la nuit. Selon Kiev, 75 d’entre eux ont été interceptés par la défense antiaérienne, mais huit sites ont été touchés. Les frappes récentes ont particulièrement affecté le sud du pays et la région d’Odessa, où des infrastructures, dont le pont reliant la ville portuaire au sud de la région, ont été visées.



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