Grippe : un « fort impact » attendu sur les hôpitaux pendant les vacances de Noël
L’épidémie de grippe devrait exercer une pression accrue sur le système de santé pendant les vacances de Noël, avec un « fort impact » attendu à l’hôpital, selon des projections inédites publiées mercredi par l’Institut Pasteur et Santé publique France (SpF). Le pic de l’épidémie est désormais anticipé autour du tournant de la fin de l’année.
Dans un contexte où toutes les régions de France hexagonale sont déjà en phase épidémique, les indicateurs de la grippe ont continué de progresser entre le 8 et le 14 décembre, pour l’ensemble des classes d’âge, selon le dernier bilan hebdomadaire de Santé publique France.
Pour la première fois, l’Institut Pasteur et SpF ont présenté des prévisions de la dynamique de l’épidémie à l’échelle nationale et régionale, avec un horizon de quatre semaines. Ces travaux visent à mieux anticiper l’évolution de la grippe et à aider les autorités sanitaires et les professionnels de santé à s’organiser.
Selon cette première modélisation, une augmentation des passages aux urgences pour syndrome grippal est attendue au cours des deux prochaines semaines. Une décrue pourrait ensuite s’amorcer durant les deux premières semaines de 2026, notamment en raison d’une baisse de la transmission liée à la fermeture des écoles pendant les vacances de Noël, avec un effet décalé dans le temps.
Les chercheurs soulignent toutefois les limites de l’exercice. « La performance du modèle peut être variable », a rappelé Juliette Paireau, spécialiste de la modélisation des maladies infectieuses à l’Institut Pasteur et à Santé publique France. « Il est plus performant lorsque la saison ressemble aux précédentes, mais rencontre davantage de difficultés lorsque la dynamique est atypique », a-t-elle précisé.
À ce stade, le pic de l’épidémie est attendu majoritairement lors de la dernière semaine de 2025. Les projections estiment à 70 % la probabilité d’un pic en semaine 52, contre 15 % en semaine 51 et 12 % en semaine 1 de l’année 2026. En revanche, « une grande incertitude demeure sur l’ampleur du pic », ont insisté les experts.
Malgré ces incertitudes, les deux institutions estiment « probable que le recours aux soins pour grippe s’accentue de façon importante dans l’ensemble des régions hexagonales au cours des deux prochaines semaines », avec une pression hospitalière significative pendant les congés de fin d’année.
Enfin, Pasteur et Santé publique France n’excluent pas un rebond de l’épidémie après les vacances de Noël, comme cela avait été observé l’hiver dernier, ou plus tard dans la saison, à l’image de l’épisode 2022-2023.



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