Gérard Larcher vent debout contre la suspension de la réforme des retraites : “Le Sénat la rétablira”
Alors que l’examen du budget de l’État bat son plein à l’Assemblée nationale, le président du Sénat, Gérard Larcher, affiche clairement son opposition à la suspension de la réforme des retraites. Dans un entretien accordé au Parisien, le président du Sénat promet que la chambre haute « rétablira la réforme des retraites » lorsque le projet de loi budgétaire lui sera soumis.
Le Sénat, dominé par la droite et le centre, dispose en effet des moyens de réintroduire la mesure supprimée par le gouvernement. Gérard Larcher sait toutefois que le dernier mot reviendra toujours à l’Assemblée nationale. Cette déclaration a néanmoins valeur de signal politique fort : le patron du Palais du Luxembourg entend faire entendre sa voix face à un budget qu’il juge « inacceptable ».
Le président du Sénat fustige un projet budgétaire trop centré sur les dépenses et les hausses d’impôts. « On ne parle plus que de dépenses, d’impôts et de taxes », déplore-t-il, accusant le Premier ministre Sébastien Lecornu de « regarder surtout du côté du PS » après ses négociations avec les socialistes.
Gérard Larcher défend plusieurs priorités chères à la droite : suppression d’agences d’État, non-remplacement de fonctionnaires partant à la retraite, et réforme de l’aide médicale d’État. « Je souhaite que la France ait un budget au 31 décembre », prévient-il, « mais il n’est pas question d’accepter n’importe quoi. »
Un budget sous tension à l’Assemblée nationale
Les débats budgétaires, ouverts depuis une semaine, s’annoncent particulièrement complexes pour le gouvernement Lecornu, pris en étau entre les exigences parfois contradictoires des différents groupes politiques.
Ce samedi 25 octobre, les députés ont notamment rejeté la mesure emblématique du gel du barème de l’impôt sur le revenu, censée rapporter deux milliards d’euros. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a défendu la proposition en expliquant vouloir instaurer « une année de stabilité » après plusieurs exercices marqués par l’inflation.
Mais cette mesure aurait eu pour effet de faire entrer environ 200 000 foyers supplémentaires dans l’impôt sur le revenu, provoquant la colère de la droite, de l’extrême droite, d’une partie des macronistes et de la gauche insoumise. Le rejet a été massif, prolongeant des discussions parlementaires tendues jusque tard dans la nuit.



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