Gaza : des milliers de Palestiniens rentrent chez eux après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu
Des scènes d’espoir au milieu des ruines. Des milliers de Palestiniens déplacés ont commencé à regagner leurs foyers, vendredi 10 octobre, après l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, mettant provisoirement fin à deux années de guerre.
Selon la Défense civile palestinienne, environ 200 000 personnes ont rejoint le nord du territoire dans la journée. Les images diffusées montrent de longues files de piétons sur la route côtière al-Rachid, notamment autour de Nousseirat, en direction de Gaza-ville.
« Nous rentrons chez nous malgré les destructions, le siège et la douleur. Au moins, c’est notre terre », a confié Amir Abou Iyadeh, 32 ans, à l’AFP.
Un accord sur fond d’échange d’otages et de prisonniers
Le cessez-le-feu, négocié en Égypte via des médiateurs internationaux dont les États-Unis, prévoit dans sa première phase la libération de 48 otages détenus par le Hamas, dont 20 sont encore vivants, en échange de la libération par Israël de près de 2 000 prisonniers palestiniens – parmi lesquels 250 détenus pour raisons de sécurité. La liste de ces derniers, publiée vendredi, n’inclut aucun des prisonniers de haut profil exigés par le Hamas.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré espérer pouvoir célébrer « un jour de joie nationale » avec le retour des otages, prévu entre lundi et mardi.
Un retrait israélien partiel et sous conditions
L’armée israélienne a annoncé avoir repositionné ses troupes dans certaines zones de la bande de Gaza, notamment à Gaza-ville et dans des secteurs de Khan Younès, tout en maintenant le contrôle de plus de 50 % du territoire. Elle a toutefois mis en garde : plusieurs zones restent « extrêmement dangereuses » pour les civils.
Selon le gouvernement israélien, ce retrait partiel s’inscrit dans le plan en 20 points présenté fin septembre par Donald Trump, qui prévoit un cessez-le-feu, des libérations d’otages, un désarmement progressif du Hamas et la mise en place d’une autorité de transition dirigée par un comité présidé par Trump lui-même.
Trump annonce une visite dans la région
Donald Trump a annoncé son intention de se rendre au Moyen-Orient dimanche 12 octobre, affirmant vouloir assister au retour des otages. Selon son émissaire Steve Witkoff, la période de 72 heures pour la libération a commencé vendredi matin, après la confirmation du retrait israélien sur la « ligne jaune », tracée dans le plan de désescalade.
Désaccords persistants sur le désarmement du Hamas
Si la première phase de l’accord est mise en œuvre, la seconde phase, plus sensible, reste incertaine. Elle prévoit notamment :
- Le désarmement du Hamas,
- L’exil de ses combattants,
- Et une poursuite du retrait israélien.
Le mouvement islamiste n’a pas réagi officiellement à l’exigence de son désarmement mais a fermement rejeté la création d’un comité international présidé par Donald Trump.
« Ce plan est inacceptable et colonial dans sa forme », a déclaré le responsable du Hamas Oussama Hamdane.
De son côté, Benjamin Netanyahu maintient que l’armée israélienne restera présente dans la majorité de la bande de Gaza tant que le Hamas ne sera pas neutralisé.



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