France : l’Iranienne Mahdieh Esfandiari, réclamée par Téhéran dans un possible échange de prisonniers, libérée sous contrôle judiciaire

Poursuivie en France pour apologie du terrorisme, Mahdieh Esfandiari a été libérée mercredi sous contrôle judiciaire, contre l’avis du parquet. Téhéran réclame son retour dans le cadre d’un possible échange avec les Français Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus en Iran depuis 2022.

L’Iranienne Mahdieh Esfandiari, arrêtée en février à Villeurbanne (Rhône) et poursuivie pour apologie du terrorisme, a obtenu mercredi 22 octobre sa libération sous contrôle judiciaire, selon le parquet de Paris et son avocat, Me Nabil Boudi. Cette décision, prise à l’encontre des réquisitions du parquet, intervient alors que son nom circule dans les discussions diplomatiques entre Paris et Téhéran autour d’un possible échange de détenus.

Une libération saluée par l’Iran

Dans un communiqué, le ministère iranien des Affaires étrangères a salué « la décision du juge français » et assuré poursuivre « ses efforts pour permettre à Mme Esfandiari de rentrer au pays ». Mais la justice française a interdit à la prévenue de quitter le territoire national jusqu’à son procès, prévu du 13 au 16 janvier 2026 devant le tribunal correctionnel de Paris.

Son contrôle judiciaire inclut une obligation de pointage au commissariat et une interdiction d’utiliser les réseaux sociaux, où elle est soupçonnée d’avoir diffusé des messages de soutien à des groupes armés.

Un possible échange avec les Français détenus en Iran

Mahdieh Esfandiari figure parmi les personnes évoquées par Téhéran dans le cadre d’un échange pour obtenir la libération de Cécile Kohler et Jacques Paris, deux ressortissants français arrêtés en mai 2022 et qualifiés d’« otages d’État » par Paris.
Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, avait affirmé en septembre qu’un accord était « proche de sa phase finale ».

Poursuivie pour apologie du terrorisme et injures racistes

La quadragénaire devra répondre en janvier d’apologie et de provocation au terrorisme en ligne, d’injure raciste et d’association de malfaiteurs, dans le cadre d’une enquête ouverte autour des comptes Telegram « Axe de la résistance ».
Selon le parquet, ces canaux diffusaient des contenus faisant l’apologie des attaques du 7 octobre 2023 contre Israël et provoquant à des actes de terrorisme, tout en véhiculant des propos antisémites.

Lors de son interpellation, la police a découvert chez elle plus de 2 000 euros en liquide et des documents relatifs au régime iranien. Originaire d’Iran, Mahdieh Esfandiari vit en France depuis sa vingtaine.

Un procès à plusieurs prévenus, dont Alain Soral

Quatre autres personnes seront jugées à ses côtés, dont le polémiste d’extrême droite Alain Soral, poursuivi pour apologie du terrorisme et association de malfaiteurs. Résidant en Suisse, il n’a jamais répondu aux convocations du juge d’instruction.
Un autre mis en cause, Maurizio B., chez qui ont été retrouvés un exemplaire de Mein Kampf et une arme de poing, a également été remis en liberté sous contrôle judiciaire.

Une décision controversée

Le parquet de Paris avait mis en avant un risque de fuite et s’était opposé à cette remise en liberté, mais les juges ont estimé que la détention provisoire avait déjà été « bien trop longue au regard des faits reprochés ».
Son avocat s’est félicité d’une décision « équilibrée » :

« Le tribunal a reconnu qu’il n’était plus justifié de la maintenir en prison. Mme Esfandiari attend désormais de pouvoir s’expliquer devant la justice », a déclaré Me Nabil Boudi.

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