Flottille pour Gaza : la marine israélienne intercepte les navires, les passagers seront expulsés vers l’Europe

La marine israélienne a intercepté, mercredi 1er octobre, plusieurs navires de la Global Sumud Flotilla, un convoi maritime international parti d’Espagne début septembre pour tenter de briser le blocus israélien sur Gaza. Le gouvernement de Benjamin Netanyahu a annoncé jeudi que les passagers seraient expulsés vers l’Europe. Aucun navire n’a réussi à atteindre le territoire palestinien.


Que s’est-il passé ?

Mercredi soir, les forces navales israéliennes ont intercepté plusieurs bateaux s’approchant de la bande de Gaza, où Israël mène une offensive militaire en représailles à l’attaque du Hamas du 7 octobre. Selon les autorités israéliennes, les navires ont été arrêtés « en toute sécurité », et leurs passagers transférés vers un port israélien.

Le ministère israélien des Affaires étrangères a diffusé sur X (ex-Twitter) une vidéo montrant l’activiste suédoise Greta Thunberg, à bord d’un navire, entourée de militaires. Elle faisait partie des passagers de cette flottille, qui se présente comme une mission humanitaire pacifique visant à dénoncer le blocus de Gaza.


Qu’est-ce que la Global Sumud Flotilla ?

La flottille — « Sumud » signifiant « résilience » en arabe — comprenait environ 45 bateaux et des centaines de militants venus de plus de 40 pays. Parmi eux :

  • Greta Thunberg
  • La députée européenne Rima Hassan
  • Mandla Mandela, petit-fils de Nelson Mandela
  • L’ancienne maire de Barcelone Ada Colau

Les organisateurs affirment que leur objectif était d’apporter une aide humanitaire symbolique et de dénoncer le blocus israélien, qualifié de cause majeure de la famine à Gaza selon l’ONU.


Bilan des interceptions

Jeudi matin, 40 des 45 navires avaient été interceptés ou étaient sur le point de l’être, selon les organisateurs. Le porte-parole de la flottille, Saif Abukeshek, a déclaré que 13 bateaux transportant environ 200 personnes continuaient leur route vers Gaza.

Israël affirme qu’aucun navire n’a réussi à briser le blocus :

« Aucun des yachts de provocation Hamas-Sumud n’a pénétré la zone de guerre ni franchi le blocus naval légal », a indiqué le ministère des Affaires étrangères. Un dernier navire, selon lui, reste à distance.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a salué l’intervention des forces navales israéliennes, qu’il a jugées « professionnelles et efficaces », estimant qu’elles ont empêché une « campagne de délégitimation contre Israël ».


Que devient l’équipage ?

Israël a confirmé jeudi que les passagers seraient expulsés vers l’Europe. « Les passagers sont sains et saufs et en bonne santé », selon le gouvernement.

Un porte-parole de la flottille en Turquie a indiqué que 48 citoyens turcs figurent parmi les quelque 200 personnes arrêtées. Tous se trouvent actuellement au port israélien d’Ashdod.

En juin et juillet, deux navires avaient déjà été interceptés dans des conditions similaires, avec Greta Thunberg et Rima Hassan à bord. Elles avaient été expulsées après leur débarquement.


Réactions internationales

Plusieurs réactions diplomatiques ont suivi l’intervention :

  • Emmanuel Macron a demandé à Israël de respecter le droit international et d’assurer la protection des ressortissants français :

« Rien ne peut justifier des opérations qui ne respectent pas le droit international », a-t-il déclaré depuis Copenhague.

  • Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé une « brutalité » et « la folie génocidaire » du gouvernement israélien. Ankara parle d’« acte de terrorisme ».
  • En Italie, la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni s’est dite critique vis-à-vis de la flottille, estimant qu’elle « n’apporte aucun bénéfice aux Palestiniens ».
  • La présidente du Mexique Claudia Sheinbaum a exigé le rapatriement immédiat de six citoyens mexicains détenus, affirmant qu’ils n’avaient commis aucun délit. Son gouvernement a adressé quatre notes diplomatiques à Israël.

Laisser un commentaire