États-Unis : la séparation entre l’Église et l’État au cœur d’un débat ravivé par l’influence de Trump
Bien que la laïcité à la française soit peu connue outre-Atlantique, les États-Unis disposent eux aussi d’un principe de séparation entre religion et pouvoir politique, inscrit dans le premier amendement de la Constitution : interdiction d’imposer une religion d’État et garantie de la liberté de culte.
Une séparation toutefois plus souple qu’en France, comme le montre la tradition des présidents américains prêtant serment sur la Bible lors de leur investiture.
Mais à l’approche des échéances politiques et face à l’influence croissante du nationalisme chrétien dans certains cercles pro-Trump, le débat ressurgit. Plusieurs Américains interrogés par le correspondant de RFI à Atlanta, Edward Maille, expriment leur inquiétude.
La montée du nationalisme chrétien, une inquiétude pour certains électeurs
Pour Will, le mouvement chrétien conservateur qui gravite autour de Donald Trump constitue l’une des menaces les plus sérieuses pour les institutions démocratiques :
« C’est l’une des plus grandes menaces actuelles pour la démocratie américaine. Vous ne pouvez pas vivre dans une société libérale si vous ne tolérez pas certaines personnes selon leurs croyances. »
Stan, lui, s’alarme des tentatives d’élus conservateurs visant à introduire l’enseignement de la Bible à l’école :
« Avec le climat politique actuel, ils essaient d’avoir moins de séparation, mais on devrait en avoir plus. »
Pour lui, renforcer la neutralité de l’État est indispensable.
D’autres jugent la séparation intacte, mais refusent l’usage politique de la religion
Hayden n’estime pas que la séparation Église-État soit aujourd’hui directement menacée. En revanche, il rejette fermement le recours à l’argument religieux dans le débat public :
« Je suis contre l’idée de justifier sa morale ou ses opinions sur le mariage homosexuel ou d’autres sujets strictement à partir de convictions religieuses. »
Un soutien majoritaire à la séparation
Selon un sondage du Pew Research Center réalisé en 2021, 55 % des Américains se déclarent favorables au maintien d’une séparation entre religion et pouvoir politique.
Un chiffre révélateur d’une société divisée, alors que les questions religieuses restent un élément structurant du débat politique américain.



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