Espagne : un ex-ministre de Pedro Sanchez placé en détention provisoire pour corruption
L’ex-ministre espagnol des Transports, José Luis Ábalos, ancien bras droit du Premier ministre Pedro Sanchez et aujourd’hui député, a été placé en détention provisoire ce jeudi 27 novembre, dans le cadre d’une enquête pour corruption. Il devient ainsi le premier député en exercice à être incarcéré en Espagne.
Une affaire tentaculaire : « l’affaire Koldo »
Son ancien assistant, Koldo García, au cœur de l’affaire surnommée « l’affaire Koldo », a également été placé en détention provisoire pour écarter tout risque de fuite. Cette enquête porte sur des ventes irrégulières de masques à des administrations publiques pendant la pandémie de Covid-19.
Le juge a requis le renvoi en procès de José Luis Ábalos, Koldo García et de l’entrepreneur Victor de Aldama, pour des chefs d’accusation graves incluant corruption, trafic d’influence, appartenance à une organisation criminelle et détournement de fonds publics.
Selon le parquet, le trio aurait mis en place un « pacte criminel » visant à s’enrichir en utilisant la position ministérielle de José Luis Ábalos pour favoriser l’attribution de marchés publics à des entreprises liées à Victor de Aldama. Les pots-de-vin auraient également impliqué Santos Cerdán, successeur d’Ábalos au ministère, récemment libéré sous contrôle judiciaire après cinq mois de détention provisoire.
Le parquet a requis des peines lourdes : 24 ans de prison pour Ábalos, 19 ans et demi pour García, et sept ans pour De Aldama.
Pedro Sanchez sous pression
Cette affaire jette une lumière gênante sur le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, qui affirme ignorer les détails du dossier. Entendu début novembre par une commission parlementaire, il a dénoncé une « instrumentalisation grossière » et réfuté toute accusation de « corruption systémique » au sein du Parti socialiste.
Le chef du gouvernement est par ailleurs impliqué indirectement dans d’autres affaires judiciaires. La semaine dernière, le procureur général de l’État, nommé par Sanchez en 2022, a été condamné pour violation du secret judiciaire. Par ailleurs, son épouse, Begona Gomez, est attendue devant la justice pour des accusations de corruption et de trafic d’influence.



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