Enquête pour corruption : perquisitions chez Rachida Dati à trois mois des municipales

Nouveau coup de turbulence à trois mois des élections municipales. Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de Rachida Dati, ministre de la Culture et candidate à la mairie de Paris, ainsi qu’à la mairie du 7ᵉ arrondissement de la capitale, qu’elle dirige. Ces opérations s’inscrivent dans le cadre d’une enquête judiciaire pour corruption.

Selon une source proche du dossier citée par l’AFP, Rachida Dati est soupçonnée d’avoir perçu près de 299 000 euros d’honoraires de GDF Suez entre 2009 et 2019, période durant laquelle elle était députée européenne, sans en avoir déclaré la provenance au Parlement européen.

Dans un communiqué, le procureur de la République financier, Jean-François Bohnert, précise que l’information judiciaire vise « notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d’influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment », en lien avec l’exercice de son mandat de parlementaire européenne.

Des perquisitions dans plusieurs lieux

Le parquet financier confirme que les perquisitions ont concerné « divers lieux », parmi lesquels la mairie du 7ᵉ arrondissement, le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles. Ces opérations s’inscrivent dans une information judiciaire ouverte le 14 octobre et confiée à deux juges d’instruction du pôle économique et financier du tribunal judiciaire de Paris.

L’enquête fait suite à une enquête préliminaire ouverte le 16 avril, « notamment sur la base d’un signalement de Tracfin », le service de renseignement financier, adressé au Parquet national financier (PNF). Les investigations sont menées par l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).

Contacté par l’AFP, Me Olivier Pardo, l’un des avocats de Rachida Dati, n’a pas souhaité commenter. Les autres conseils de la ministre n’ont pas répondu.

Une candidate déjà visée par plusieurs procédures

Interrogée précédemment sur ces accusations, Rachida Dati les avait qualifiées de « diffamatoires » sur Europe 1 et CNews, assurant que les documents évoqués avaient déjà été examinés par la justice dans le cadre des investigations liées à l’affaire Carlos Ghosn.

La ministre de la Culture est en effet déjà renvoyée devant le tribunal correctionnel dans un autre dossier pour corruption et trafic d’influence, aux côtés de l’ancien patron de Renault-Nissan. Une audience de procédure est prévue le 29 septembre afin de fixer la date du procès. Selon des sources proches du dossier, l’audience au fond pourrait se tenir après les élections municipales de mars 2026.

D’autres soupçons en cours

La figure de proue de la droite parisienne est également visée par une autre enquête du parquet de Paris concernant une éventuelle non-déclaration de bijoux de luxe. Une enquête de Libération, publiée mi-avril, affirmait qu’elle aurait omis de déclarer pour 420 000 euros de bijoux dans ses déclarations de patrimoine.

La ministre avait fermement démenti ces accusations début mai. « Je n’ai rien à régulariser. Je n’ai jamais été prise en défaut sur aucune déclaration », avait-elle déclaré, annonçant son intention de porter plainte pour diffamation.

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