Emmanuel Macron propose Xavier Piechaczyk pour prendre la tête de la RATP

Emmanuel Macron a annoncé jeudi envisager la nomination de Xavier Piechaczyk, actuel président du directoire de RTE, au poste de président-directeur général de la RATP. L’information a été confirmée par un communiqué de l’Élysée. Il succéderait à Jean Castex, nommé début novembre à la tête de la SNCF.

Âgé de 56 ans, Xavier Piechaczyk est ingénieur des Ponts, des eaux et des forêts. Ancien conseiller sur les questions d’énergie et de transport auprès de Jean-Marc Ayrault puis de François Hollande, il dirige RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, depuis 2020.

Une nomination encore soumise au Parlement

Avant sa nomination définitive, Xavier Piechaczyk devra être auditionné par l’Assemblée nationale et le Sénat, probablement d’ici deux semaines. Ces auditions, organisées séparément par les deux chambres, pourraient se tenir le même jour. Les parlementaires disposent théoriquement d’un droit de veto : ils peuvent s’opposer à la nomination s’ils réunissent une majorité des trois cinquièmes des votes cumulés.

En cas de validation, le conseil d’administration de la RATP nommera Xavier Piechaczyk administrateur, avant qu’un décret présidentiel ne le désigne officiellement PDG. Sa prise de fonctions est envisagée pour fin janvier ou début février.

Bien qu’il ait été reconduit en juin dernier à la tête de RTE, Xavier Piechaczyk faisait figure de favori pour la RATP depuis plusieurs semaines. Il a notamment travaillé aux côtés d’Emmanuel Macron à l’Élysée en 2014-2015, lorsque ce dernier était secrétaire général adjoint sous la présidence de François Hollande.

Un tournant stratégique pour la RATP

Ce changement de direction intervient à un moment charnière pour la Régie autonome des transports parisiens, fondée en 1948. L’entreprise doit engager une vaste modernisation de ses infrastructures, avec l’introduction de nouvelles rames sur huit lignes de métro, entraînant d’importants travaux sur la prochaine décennie.

Mais l’enjeu majeur reste l’ouverture progressive à la concurrence. Après les bus, dont la RATP exploite encore environ 70 % des lignes, le réseau de tramway sera ouvert à la concurrence d’ici 2030, puis celui du métro à l’horizon 2040, mettant fin à un monopole historique.

Inquiétudes syndicales

Dans un communiqué publié jeudi soir, la CFE-CGC, quatrième syndicat du groupe RATP, a appelé le futur dirigeant à « préserver l’avenir » de l’établissement public et à « redonner de la visibilité à l’ensemble de ses filiales ». Le syndicat insiste également sur la nécessité de garantir « une stratégie sociale ambitieuse et collégiale ».

Selon la CFE-CGC, l’ouverture à la concurrence « bouleverse en profondeur l’organisation du groupe ». Alors que les filiales représentaient 27 % du chiffre d’affaires en 2024, elles devraient dépasser 50 % dès 2027, un « basculement rapide » susceptible de fragiliser l’équilibre économique de l’entreprise.

Une RATP en expansion hors de Paris

Si la RATP reste fortement dépendante du financement de la région Île-de-France, son périmètre d’action s’élargit. L’entreprise se développe en grande couronne, en régions et à l’international.

Lundi, la région Normandie a retenu la RATP pour l’exploitation de son réseau de trains régionaux autour de Caen, au détriment de la SNCF. Le contrat comprend notamment les lignes reliant Caen à Rouen, Cherbourg, Rennes, Deauville, Lisieux, Évreux et Saint-Lô.

À l’international, le groupe est présent dans 16 pays sur les cinq continents. Sa filiale RATP Dev a également été sélectionnée cette semaine, aux côtés d’Alstom, pour construire et exploiter une ligne de trains de banlieue à Melbourne, en Australie.

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