À Moscou, Viktor Orban défie l’UE et réaffirme la poursuite des importations d’hydrocarbures russes

En visite au Kremlin vendredi 28 novembre, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a annoncé que la Hongrie continuerait d’importer des hydrocarbures russes, malgré les efforts de l’Union européenne pour réduire sa dépendance à l’énergie de Moscou depuis le début de la guerre en Ukraine. « Les approvisionnements énergétiques en provenance de Russie constituent actuellement la base de l’approvisionnement énergétique de la Hongrie et ils le resteront à l’avenir », a déclaré M. Orban lors de son entretien avec Vladimir Poutine, des propos diffusés à la télévision hongroise.

Une proximité assumée avec Moscou

Contrairement à la majorité des États européens, Budapest n’a pas cherché à diversifier ses sources d’énergie depuis février 2022. Viktor Orban a réaffirmé « n’avoir renoncé à la coopération dans aucun domaine, malgré les pressions extérieures ». Le président russe a salué cette relation bilatérale fondée, selon lui, sur le « pragmatisme », se disant « très heureux » de sa poursuite.

Cette rencontre devrait raviver les tensions avec Bruxelles, alors que l’UE multiplie les sanctions visant Moscou et tente d’assécher les revenus énergétiques russes. Le bloc travaille également à s’affranchir des importations de gaz et de pétrole russes, un chantier auquel la Hongrie s’oppose régulièrement.

Budapest conteste les décisions européennes

Au début du mois, Viktor Orban a saisi la Cour de justice de l’Union européenne pour contester l’accord des États membres visant à interdire d’ici fin 2027 les importations de gaz naturel russe. Vladimir Poutine a, de son côté, salué la « position équilibrée » du dirigeant hongrois sur le dossier ukrainien. Budapest refuse d’envoyer une aide militaire à Kiev et freine toute décision visant à intensifier la pression européenne sur Moscou, tant au sein de l’UE que de l’Otan.

Contexte politique tendu pour Orban

À quelques mois d’élections législatives incertaines, Viktor Orban met en avant sa politique énergétique, qu’il juge bénéfique pour maintenir des prix bas. Sur Facebook, avant sa rencontre avec Vladimir Poutine, il affirmait vouloir garantir un approvisionnement « à un prix abordable », rappelant qu’il avait obtenu début novembre une dérogation d’un an auprès du président américain Donald Trump concernant les sanctions liées au pétrole russe.

Au Kremlin, le Premier ministre hongrois a également appelé à « un cessez-le-feu et la paix », en référence au plan présenté par les États-Unis et ajusté après consultation de l’Ukraine. Estimant que la Hongrie « subit des pertes économiques importantes » du fait du conflit, il a réitéré que son pays était prêt à accueillir d’éventuelles négociations.

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