Cinq ans après le Brexit, le Royaume-Uni va réintégrer le programme Erasmus
Le Royaume-Uni fera son retour dans le programme européen d’échanges universitaires Erasmus à partir de 2027. L’accord, annoncé mercredi par le gouvernement britannique et la Commission européenne, marque une nouvelle étape dans le rapprochement entre Londres et Bruxelles, cinq ans après la sortie du pays de l’Union européenne.
Selon les autorités britanniques, plus de 100 000 personnes pourraient bénéficier du programme dès la première année. Le Royaume-Uni avait quitté Erasmus en décembre 2020, dans le sillage du Brexit, une décision qui avait suscité de vives critiques dans les milieux universitaires et parmi les étudiants.
« L’adhésion à Erasmus+ est une victoire majeure pour nos jeunes », a salué le ministre britannique des Relations avec l’Union européenne, Nick Thomas-Symonds. « Elle lève des obstacles et élargit les horizons afin que chacun, quelle que soit son origine, puisse étudier et se former à l’étranger », a-t-il déclaré dans un communiqué publié mercredi 17 décembre.
Du côté européen, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a estimé que ce retour « ouvre la voie à de nouvelles expériences partagées et à des amitiés durables ». Le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, a pour sa part salué « un grand pas en avant » pour les relations entre l’UE et le Royaume-Uni.
Cet accord s’inscrit dans la stratégie de relance des relations avec l’Union européenne engagée par le Premier ministre travailliste Keir Starmer depuis son arrivée au pouvoir en juillet 2024, après plusieurs années de tensions sous les gouvernements conservateurs. En mai dernier, Londres et Bruxelles avaient déjà acté un « nouveau partenariat stratégique » lors d’un sommet inédit.
Outre Erasmus, les deux parties ont également annoncé l’ouverture de négociations sur la participation du Royaume-Uni au marché européen de l’électricité. « Les accords conclus aujourd’hui démontrent que notre nouveau partenariat avec l’UE fonctionne », s’est félicité Nick Thomas-Symonds. L’accord sur Erasmus devra toutefois encore être validé par les 27 États membres.
La sortie du programme, décidée en 2020 par le gouvernement de Boris Johnson, avait été justifiée par son coût jugé excessif. Londres accueillait alors davantage d’étudiants européens qu’il n’envoyait de Britanniques sur le continent. Le gouvernement conservateur avait lancé en remplacement le programme national Alan Turing.
Erasmus permet aux étudiants de suivre une partie de leur cursus à l’étranger grâce à des bourses couvrant une partie des frais. Depuis le Brexit, les étudiants européens au Royaume-Uni sont soumis aux frais universitaires internationaux, souvent bien plus élevés que ceux des étudiants britanniques.
Selon le gouvernement, le programme sera ouvert aux étudiants et aux apprentis, avec une attention particulière portée à la participation des publics issus de milieux défavorisés. Il offrira notamment des stages dans des entreprises européennes pour les étudiants de l’enseignement supérieur et les apprentis.
La contribution financière du Royaume-Uni au programme pour l’année universitaire 2027-2028 est estimée à environ 570 millions de livres (près de 650 millions d’euros). Londres précise toutefois que toute participation au-delà de cette période devra faire l’objet d’un nouvel accord fondé sur une contribution jugée « équitable et équilibrée ».
Créé en 1987, le programme Erasmus a bénéficié à près de neuf millions de personnes et contribué à façonner plusieurs générations d’étudiants européens, dont de nombreux Britanniques.



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