Italie : à Atreju, Giorgia Meloni durcit encore son discours sur la politique migratoire

Le rassemblement annuel des jeunes militants de Fratelli d’Italia, baptisé Atreju, s’est achevé dimanche 14 décembre après huit jours de débats et de festivités. Devant un public acquis à sa cause, la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, a profité de la tribune pour réaffirmer, sur un ton très politique, la centralité de la question migratoire dans l’action de son gouvernement. Elle a notamment assuré que les centres de rétention de migrants installés en Albanie, largement à l’arrêt depuis plusieurs mois, constituent un « modèle » pour l’Europe et continueront de fonctionner.

Prenant la parole sous des applaudissements nourris, la cheffe du gouvernement s’est félicitée du bilan de son exécutif, tant sur le plan intérieur qu’international. Mais c’est surtout sur le dossier migratoire qu’elle a « enfoncé le clou », consciente de l’importance du sujet dans l’opinion publique italienne.

Selon les derniers sondages, environ 70 % des Italiens estiment que leur pays accueille trop de migrants. Un sentiment que Giorgia Meloni a largement repris à son compte. « Aujourd’hui, les mots d’ordre de l’Union européenne sont la défense des frontières, les accords avec les pays d’origine et de transit, les hot-spots dans des pays tiers sur le modèle du protocole Italie-Albanie, ainsi qu’une liste commune de pays sûrs pour protéger nos procédures des décisions d’une magistrature politisée », a-t-elle lancé. Avant d’insister : « Comme je vous l’ai toujours dit, les centres en Albanie fonctionneront. »

Une stratégie toujours contestée

Les propos de la Première ministre s’inscrivent dans un contexte européen en évolution. Les ministres de l’Intérieur de l’UE se sont récemment accordés sur le principe d’une liste commune de pays d’origine dits « sûrs », qui permettrait aux États membres de restreindre plus facilement l’accès à l’asile pour les ressortissants de ces pays.

Pour autant, rien ne garantit à ce stade que la stratégie italienne — fondée sur l’externalisation du traitement des demandes d’asile et sur des procédures accélérées de rapatriement — ne continuera pas à se heurter à des obstacles juridiques. La justice italienne et européenne a déjà bloqué ou ralenti certains dispositifs, mettant en cause leur conformité au droit.

En clôturant Atreju, Giorgia Meloni a donc choisi de réaffirmer sa ligne dure sur l’immigration, un thème central de son discours politique et un marqueur fort à l’approche des prochains rendez-vous électoraux, en Italie comme au niveau européen.

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