RDC : le M23 consolide son contrôle sur Uvira, Kinshasa appelle à des sanctions
Le mouvement rebelle M23, appuyé par le Rwanda, a réalisé de nouvelles avancées dans l’est de la République démocratique du Congo. Depuis mercredi soir, les combattants contrôlent Uvira, une ville stratégique proche de Bujumbura, après une offensive fulgurante qui a suscité la condamnation de l’ONU.
Uvira sous contrôle rebelle
Jeudi 11 décembre, les rebelles ratissaient encore les rues d’Uvira à la recherche d’éventuels combattants pro-Kinshasa. Selon des sources locales et sécuritaires, le M23 avait déjà pris la veille plusieurs points clés :
- la mairie,
- le gouvernorat provincial,
- le poste-frontière vers le Burundi.
La majorité des forces gouvernementales et des milices alliées avaient quitté la ville en désordre les jours précédents.
La population vit depuis plusieurs jours sous tension : commerces fermés, circulation réduite à quelques motos, et tirs sporadiques encore audibles.
Des représentants de la société civile font état d’au moins une dizaine de corps retrouvés dans les rues entre mercredi et jeudi, notamment près de la cathédrale Saint-Paul.
Une offensive en pleine dynamique diplomatique
Comme à Goma et Bukavu, conquises le M23 en janvier et février lors d’une offensive éclair, les rebelles cherchent à consolider leur contrôle des quartiers où pourraient se trouver des miliciens favorables au gouvernement.
L’attaque intervient quelques jours seulement avant la signature d’un accord « pour la paix » entre la RDC et le Rwanda, parrainé par Washington. Une situation qualifiée de « gifle » infligée aux États-Unis par la diplomatie burundaise.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit « alarmé par l’escalade de la violence » et a fermement condamné la nouvelle offensive du M23.
Objectif : isoler Kinshasa de l’appui burundais
Selon des experts sécuritaires, la prise d’Uvira vise surtout à couper la RDC du soutien militaire du Burundi.
Sur les 18 000 soldats burundais présents dans le Sud-Kivu, une partie aurait déjà repassé la frontière, tandis qu’environ 2 500 militaires se trouveraient toujours coincés dans les collines autour d’Uvira et de la plaine de la Ruzizi.
L’armée burundaise aurait subi des pertes particulièrement lourdes, avec plusieurs centaines de morts lors de cinq ou six affrontements majeurs contre le M23 et les forces rwandaises.
« Des défaites humiliantes », reconnaît un général burundais cité par l’AFP.
Une supériorité militaire rwandaise déterminante
Les sources sécuritaires décrivent l’usage par l’armée rwandaise de drones, de mortiers guidés par GPS et de systèmes de lance-roquettes multiples, autant d’équipements qui ont pesé dans la prise d’Uvira.



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