Emmanuel Macron conclut sa visite en Chine sans avancées géopolitiques majeures

Le président français Emmanuel Macron termine ce vendredi 5 décembre sa visite d’État en Chine sur une tonalité plus culturelle et détendue, après une journée d’échanges diplomatiques intenses à Pékin autour de l’Ukraine et des relations commerciales. Entre cérémonial officiel, rencontres économiques et visite patrimoniale à Chengdu, le déplacement se conclut sans concession majeure obtenue de Xi Jinping sur les dossiers sensibles.

Une mise en scène millimétrée à Pékin

Jeudi, Emmanuel Macron avait été accueilli en grande pompe au Palais du peuple : parade militaire, enfants acclamant les deux dirigeants et protocole impeccable, vitrine de la puissance chinoise.
Après un tête-à-tête avec Xi Jinping, ministres et responsables des deux pays ont enchaîné signatures et cérémonies officielles.

Au total, douze accords ont été conclus, portant sur la recherche, les échanges universitaires, la coopération nucléaire ou encore des lettres d’intention liées aux « investissements croisés ». Paris espère notamment bénéficier de transferts de technologies vertes chinoises, rapporte notre envoyé spécial à Chengdu, Nathanaël Vittrant.

Pendant ce temps, la trentaine de chefs d’entreprise ayant fait le voyage participaient à une réunion du Conseil des entreprises franco-chinoises, à l’abri des regards. Aucun détail n’a pour l’instant filtré sur d’éventuels contrats.

À Chengdu, un geste rare de Xi Jinping

Ce vendredi, les deux présidents se sont retrouvés à Chengdu, à trois heures de vol de Pékin, un déplacement inhabituel pour Xi Jinping lorsqu’il reçoit un dirigeant étranger. Un signe d’attention salué par l’Élysée.

Sur le site historique du barrage de Dujiangyan, considéré comme le plus ancien système d’irrigation encore en service, les deux chefs d’État ont poursuivi leurs échanges, en présence d’un nombre très limité de journalistes. Le déjeuner privé des couples présidentiels a marqué la fin de la séquence diplomatique.

La journée devait ensuite se poursuivre avec une dimension plus symbolique et culturelle :

  • Brigitte Macron s’est rendue au Centre de conservation des pandas de Chengdu, où elle a retrouvé Yuan Meng, le premier panda né en France, dont elle est marraine.
  • Emmanuel Macron devait rencontrer les frères pongistes Alexis et Félix Lebrun, en Chine pour la Coupe du monde de tennis de table par équipes mixtes.

Pékin, qui use du « panda diplomacy » comme outil d’influence, a par ailleurs laissé entendre qu’un nouveau prêt de pandas au zoo de Beauval pourrait être envisagé.

Aucune concession sur l’Ukraine

Sur le plan géopolitique, Emmanuel Macron n’a pas obtenu de véritable avancée. Lors de leur entretien jeudi, il a appelé Xi Jinping à utiliser son « influence » auprès de Moscou pour mettre fin à la guerre en Ukraine et à réduire les déséquilibres commerciaux avec l’Union européenne.

Xi Jinping s’est dit prêt à « soutenir tous les efforts de paix », tout en rejetant les critiques occidentales sur le soutien supposé de Pékin à l’économie de guerre russe. La Chine n’a jamais condamné l’invasion de l’Ukraine et continue d’acheter massivement du pétrole russe.

En revanche, Xi Jinping a semblé plus réceptif aux demandes françaises en matière d’investissements. Une lettre d’intention a été signée pour encourager des « investissements réciproques » et tendre vers un environnement commercial « plus équitable », avec un possible partage de technologies — l’un des objectifs majeurs de Paris.

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