Le Venezuela révoque les licences de six compagnies aériennes sur fond de vives tensions avec Washington
Le gouvernement vénézuélien a annoncé le retrait des licences de six compagnies aériennes internationales ayant suspendu leurs vols vers Caracas, invoquant une « riposte souveraine » après que les transporteurs ont ignoré un ultimatum de 48 heures les sommant de reprendre leurs liaisons. Ces suspensions faisaient suite à une alerte de sécurité émise par l’administration américaine de l’aviation, dans un contexte de menace militaire croissante visant le pays.
Selon les autorités vénézuéliennes, la suspension unilatérale des vols équivaut à une participation à des « actions terroristes promues par le gouvernement des États-Unis ». Parmi les compagnies visées figurent notamment l’espagnole Iberia et la portugaise TAP. Si Iberia s’est contentée d’assurer qu’elle reprendrait ses vols « dès que les conditions de sécurité seront remplies », le ministre portugais des Infrastructures a fermement condamné la décision de Caracas, affirmant que son pays ne céderait « ni aux menaces, ni aux ultimatums, ni aux pressions ».
Lors de son émission télévisée hebdomadaire, le puissant ministre de l’Intérieur Diosdado Cabello a défendu la mesure : « Le Venezuela est un pays souverain qui décide qui peut voler dans son espace aérien. Vous pouvez garder vos avions, nous gardons notre dignité. »
Une crise aérienne qui s’inscrit dans une escalade politico-militaire
Cette décision intervient dans un climat d’extrême tension entre Caracas et Washington, aggravé par des accusations de narcotrafic. Jeudi, le président américain Donald Trump a annoncé que les États-Unis allaient « très bientôt » lancer des opérations terrestres visant des trafiquants de drogue vénézuéliens — une atteinte grave à la souveraineté nationale, selon Caracas.
Depuis plusieurs mois, l’armée américaine renforce sa présence dans les Caraïbes et affirme avoir neutralisé plus de vingt navires liés au trafic de drogue, causant plus de 80 morts. L’ONU parle, elle, « d’exécutions extrajudiciaires ». Washington accuse Caracas de jouer un rôle majeur dans l’acheminement de cocaïne vers les États-Unis, des accusations que le gouvernement Maduro rejette fermement, assurant que seuls 5 % des stupéfiants produits en Colombie transiteraient par son territoire.
Pour le président Nicolás Maduro, il ne s’agit pas d’une opération anti-drogue, mais d’une tentative de déstabilisation visant à renverser son gouvernement et à prendre le contrôle des ressources pétrolières du pays.
Dans ce contexte, les États-Unis viennent également de classer comme « organisation terroriste étrangère » le supposé Cartel des Soleils, une structure criminelle que de nombreux experts jugent largement hypothétique mais que Washington affirme être dirigée par Nicolás Maduro lui-même.



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